Résumé
Histoire de la descendance Indienne en Guadeloupe est d’abord une œuvre, enquête et reconquête, véritable plongée dans les contributions féminines et émotions de quatre-vingt familles guadeloupéennes d’origine indienne. Cet ouvrage tend à mettre en lumière les apports et les résistances de grands-mères et mères du XIXe au XXe siècle. Inspirée de la démarche de co-écriture d’Ernest Moutoussamy, cette étude vise à restaurer les mémoires des aïeules indiennes, indo-guadeloupéennes, guadeloupéennes d’origine indienne, à rétablir l’identité indienne dans la culture créole guadeloupéenne : une identité partagée et une histoire créolisée. A travers deux types de figures – celles des pionnières et des gardiennes (ou garantes) – l’étude explore la transmission matrilinéaire intergénérationnelle. Ces femmes ont joué un rôle crucial, fondamental mais silencieux dans la préservation de leurs racines ancestrales. Par le biais des récits de vie et des méthodes de co-écriture, ce projet rassemble des mots, des portraits, des souvenirs couvrant la période de 1855 à nos jours. Ces femmes, devenues « pionnières », puis « gardiennes », ont contribué à bâtir des foyers malgré les interdits et les tensions dans la société coloniale. Oeuvrant pour l’éducation des enfants, elles ont permis l’ascension sociale des leurs. Toutes ont au fil du siècle lutté contre l’assimilation progressive, transcendé les barrières sociales et se sont dévouée à l’émancipation de leurs enfants. Cet ouvrage souligne l’importance de la mémoire matricielle, ancré dans les récits de l’enfance ; il perpétue et préserve ces trésors fragiles pour les générations futures.
Informations
Biographie
Docteure en science de l’art et en esthétique de l’Université d’Artois, autrice de « Femme indo-guadeloupéenne et création», passionnée par la recherche, Minakshi CARIEN conçu un projet intitulé « Les cartes d’identité des indo-guadeloupéennes » dont l’enjeu est de redonner une visibilité à ces mères indo-descendantes. Ce projet est en trois volets : la « réhabilitation de mémoire des femmes indo-guadeloupéennes », l’analyse des « œuvres d’artistes contemporains de la diaspora indienne» et la mise en lumière d’une «petite histoire de la photographie et des cartes postales anciennes de l’engagisme indien. » Co-autrice de deux épisodes du projet « Les rendez-vous numériques de l’histoire de l’art des Petites Antilles » de Christelle Lozère. Professeure certifiée en Arts-Plastiques, actuellement doctorante en histoire de l’art à l’Université des Antilles, ses travaux s’ancrent dans le milieu caribéen et questionne « l’identité guadeloupéenne dans les discours et pratiques artistiques au lendemain de la seconde Guerre Mondiale. »