Résumé
Ce présent volume s’attache à entendre et à faire entendre la voix de ceux que l’Histoire aura décidé de qualifier de « créole », prémices annonciatrices d’une nouvelle société de plantation en pleine émergence qui mêle, dans l’effervescence, bossales et colons fraîchement installés. Tantôt Blancs, tantôt Noirs, Afro-descendants des Amériques ou rejetons d’une vieille plante coloniale, tous attestent de l’indifférence d’une Histoire européenne qui n’accorde à cette lointaine population qu’un intérêt économique et géopolitique.
Croisant les approches, historique, linguistique, littéraire et musicologique, ce recueil d’articles mobilise des sources et des fonds différents, récits de voyage, romans, textes d’idées, bribes de voix consignées dans les annales de l’Histoire, dans l’unique perspective de donner voix à la parole et au paysage sonore d’un espace caribéen et américain, en quête de sa propre identité.
Ironie caustique de l’histoire, c’est bien la voix de la vieille Europe, que le lecteur qui ne saurait être dupe, entend à demi-mot. Pensant écouter de nouvelles voix créoles, que l’on croirait nettoyées des interférences coloniales, le lecteur-auditeur perçoit des mélodies inouïes, mâtinées de rythmes européens et africains. C’est à cette polyphonie culturelle et anthropologique que le recueil Voix créoles. Dire, entendre et faire entendre les voix créoles du XVIIe au XXe siècle invite le lecteur à prêter une oreille attentive.
Informations
Biographie
Olivier-Serge Candau est maître de conférences en sciences du langage à l’Inspe de la Guadeloupe, à l’Université des Antilles. Ses travaux portent sur l’historiographie du créole à base française dans la Caraïbe.
Gwenaëlle Boucher est maître de conférences-HDR en langue et littérature françaises à l’Inspe de la Martinique, à l’Université des Antilles. Ses domaines de recherches et de publications concernent la poésie du XVIIIe siècle, la première littérature créole, les relations entre la littérature et la philosophie, ainsi que l’exégèse et la théologie bibliques.
Nathalie Bouchaut est maître de conférences civilisationniste à la faculté Roger Toumson de l’Université des Antilles, dont elle dirige le département des Langues Étrangères Appliquées. Ses travaux portent sur les religions états-uniennes.